Les tribulations d'un Marrakchi à Marrakech

"Voir Dubaï et mourir" murmura la carte de crédit...

Dubai

Après des vacances en Asie, ma douce moitié et moi-même nous sommes arrêtés à Dubaï pour quelques jours. D’abord, pour « couper la route » comme on dit au Maroc et ne pas conclure des vacances de rêve par 24 heures épuisantes dans les avions et les aéroports. Ensuite, pour nous faire enfin notre propre opinion sur cette ville dont tout le monde parle, soit avec enthousiasme, soit avec mépris et condescendance.

Ceux qui pensent que c’est une folie de se rendre à Dubaï en Août peuvent se rassurer. Il fait effectivement horriblement chaud et humide mais, pour en subir les désagréments, il faut sortir dans la rue. Et la rue n’existe pas à Dubaï.

On passe d’un hôtel entièrement climatisé à un taxi réfrigéré, pour se rendre dans un centre commercial où il faut aussi chaud qu’à Helsinki en mars. « Sortir dans la rue », « se promener dans la rue », sont des concepts qui semblent absents de la culture locale. On passe son temps dans des univers parfaitement conditionnés et on court plus le risque d’attraper un rhume qu’un coup de chaud.

Ce qui frappe en premier à Dubaï est l’omniprésence du mode de vie US. L’organisation de la ville est celui d’une cité américaine (pas de véritable centre-ville mais une multitude de pôles urbains reliés par des autoroutes à 6 ou 8 voies). Les fast-food pullulent : pas une seule station-service sans son burger king et aucune franchise de junk-food (même l’enseigne la plus méconnue du fin fond de l’Ioawa) ne manque à l’appel. Et, comme aux Etats-Unis, la consommation est religion d’état.

Les malls, ces centres commerciaux géants qui sont de véritables villes dans la ville, sont au cœur de la vie sociale et économique de la ville. Les nouveaux quartiers (Dubaï construit en permanence de nouveaux quartiers) s’organisent tous autour d’un mall central, comme les villes médiévales s’organisaient autour des cathédrales. Ils sont l’objet d’un pèlerinage quotidien et fervent. Une foule immense de touristes et de locaux, des cartes « American Express » en guise de bâtons de pèlerins, y afflue chaque jour pour accomplir ses dévotions à des divinités avides d’offrandes sonnantes et trébuchantes.

Bien évidemment, ce sont les magasins de luxe qui retiennent le plus l’attention et vous renvoient à votre humble condition de mortel indigent. Les montres à 50.000 dollars et les téléphones portables à 300.000 euros sont aussi courants que les babouches à 80 dhs dans les souks de Marrakech. Et, le pire, c’est que ça se vend…

Aux heures des prières (les vraies !), les hauts-parleurs des malls diffusent à pleine puissance l’appel du Muezzin. Paradoxalement, c’est seulement cet appel céleste qui semble réveiller les pèlerins de leur extase acheteuse et les ramener sur terre.

On peut penser qu’une ville qui gravite toute entière autour de ses centres commerciaux est une ville rebutante, mais c’est loin d’être le cas.

A condition de ne pas demander à Dubaï ce qu’elle ne peut pas donner (authenticité, visites culturelles ou autres drôleries du même acabit), cette ville est redoutablement séduisante et agréable à vivre.

Les hôtels (si on y met, il est vrai, le prix) sont sublimes. Ils rivalisent d’originalité et de gigantisme et représentent souvent à eux seuls des curiosités qui valent le voyage. On peut très bien passer une semaine entière dans certains de ces établissements sans en faire entièrement le tour ni avoir le temps de s’ennuyer. Le service est exceptionnel : chacun de vos interlocuteurs vous donnera l’impression que votre satisfaction lui importe plus au monde que le salut de son âme, et la moindre de votre contrariété lui sera plus pénible que la perte de son bras gauche.

La vie nocturne est très animée et le choix des restaurants est illimité. Dans la mesure où un seul hôtel peut compter jusqu’à 42 restaurants, il est facile de se faire une idée sur l’offre disponible.

Et, le plus important, tout fonctionne à la perfection. Les hôtels, les malls, les équipements publics, les grandes entreprises… tout est géré selon les standards les plus avancés. En effet, ces fameux princes qui président aux destinées de Dubaï ont compris, avec une grande intelligence, que le plus important est d’investir sur les hommes.

Dubaï s’est donnée les moyens d’attirer des spécialistes de très haut niveau dans tous les domaines : tourisme, industrie, logistique, gestion publique, etc… Et c’est là, plus qu’ailleurs, que Dubaï me semble incarner véritablement la mondialisation : le vivier de compétences dans lequel puisent ses entreprises est global. Peu importe votre nationalité, votre religion ou la couleur de votre peau, Dubaï vous accueillera et vous fera un pont d’or si vous excellez dans votre domaine.

Les princes de Dubaï ne se sont pas contentés d’investir leurs immenses revenus pétroliers dans des chantiers pharaoniques, ils ont investi dans les intelligences capables de rentabiliser ces projets et de faire prospérer la ville.

Dubaï réunit aujourd’hui une dream team de professionnels talentueux et motivés (notamment par des salaires au niveau de leur savoir-faire..) et c’est cela, peut-être encore plus que les immenses réserves de pétrodollars, qui explique l’impressionnante réussite de Dubaï et conforte son avance.

05/09/2007 dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (17) | TrackBack (0)

Back from Paris

Champs
J’ai pris cette photo la semaine dernière pendant un rapide saut à Paris. C’est toujours impressionnant de voir les Champs-Élysées déserts. L’avenue était fermée à la circulation pour permettre le passage du convoi officiel de Jacques Chirac et de son hôte, le président de l’Azerbaidjan (ou était-ce l’Ouzbekistan ?)

04/02/2007 dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (3) | TrackBack (0)

Le calme après la tempête

Un volume de travail très important de travail m’a tenu éloigné de mon blog ces dernières semaines.

Que ce soient mes fonctions au sein de notre entreprise familiale de Marrakech, ou mon intervention en tant que consultant sur la candidature de Tanger pour l’Expo Internationale 2012, j’ai vécu des jours d’intense activité (ce qui prouve que tous les marrakchis ne sont pas que des tanjia-phages paresseux).

Balcon_sur_la_mediterranee_2_1 C’est surtout le projet Tanger 2012 qui s’est accéléré. Ceux qui ont regardé les journaux télévisés de ces derniers jours ont appris que Tanger a présenté sont projet au cours de l’assemblée générale du Bureau Internationale des Expositions (BIE), à Paris.

Toutes les villes candidates ont défilé pour présenter en 45 minutes leurs projets devant les votants.
Nous avons accompagné le comité Tanger 2012 à Paris pour l’assister lors de cette première –et très importante- sortie.

Les présentations des villes concurrentes (Yeosu en Corée du Sud et Wroclaw en Pologne) ont été de très grande qualité. Toutefois, la présentation marocaine a marqué les esprits par son originalité, sa modernité et sa dimension chaleureuse.

Elle réussissait à passer les principaux messages de la candidature marocaine : le thème de Tanger 2012 (Routes du monde, Rencontre des Cultures. Pour un monde plus Uni.) offre des ouvertures passionnantes et implique tous les pays du monde. Le Maroc est un pays qui connaît un profond mouvement de développement et la région de Tanger cristallise ce dynamisme. La ville mythique de Tanger offrira un cadre de rêve pour l’Expo. Cet événement sera rentable, financièrement viable et offrira un grand legs au Maroc et à Tanger. Enfin, les tangérois et les marocains en général sont enthousiastes pour accueillir un tel événement.

La présentation alternait vidéos, discours et performances artistiques, ce qui lui donnait beaucoup de rythme.

Plusieurs personnalités ont prit la parole : M. Derham, maire de Tanger, a présenté avec beaucoup de chaleur sa ville. M. Hassad, wali de Tanger, a insisté sur le dynamisme de cette région. Mme Yasmine Chami, anthropologue et écrivain, a présenté toute la richesse du thème. M. Douiri, ministre du tourisme, a réaffirmé le soutien du gouvernement. Enfin, hicham El Guerrouj, notre grand champion, a fait une apparition surprise pour exprimer, au nom de tous les marocains, le soutien de la population au projet Tanger 2012.

Photo0405Trois vidéos ont été projetés : un magnifique film sur la ville de Tanger réalisé spécifiquement pour cet événement, un clip tourné avec el Guerrouj qui a donné des frissons à tout le monde, et une allocution filmée du Premier Ministre qui revient sur le soutien gouvernemental.

Au milieu de la présentation, en guise de « respiration », l’artiste lyrique Zoubeida Idrissi (que vous avez peut-être remarquée dans le jury de Studio 2M), a ému tout le public par une magnifique interprétation  de poèmes mystiques anciens.
Tout ça en 45 minutes !

Tanger 2012 a réussi sa première sortie et, comme nous l’ont confirmé beaucoup de présents, est parvenue à parler autant au cœur qu’à la tête des votants.

Pour ma part, j’ai vécu cette présentation de la régie, pour m’assurer que les datashows, films, retours-caméras, etc… étaient bien conformes au scénario peaufiné depuis plusieurs semaines.

J’ai pu donc jouer à l’apprenti-réalisateur mais épaulé par les techniciens du Palais des Congrès de Paris qui, derrière une apparente nonchalance, sont de redoutables professionnels.

J’avais ensuite quelques heures de liberté avant de prendre mon avion. J’en ai profité pour courir admirer les vitrines animées du « Printemps » mises toutes aux couleurs du Maroc cette année (une opération de promotion pilotée par notre ministère de l’artisanat).Photo0407

Les vitrines sont drôles et magiques (comme ces petites théières roses qui préparent des pâtisseries marocaines).

Le Maroc est également omniprésent dans tous les rayons du grand magasin. Partout, des stands proposent des produits marocains (déco, parfumerie, gastronomie, etc…)
            
Une fort belle opération de promotion du Royaume qui n’a pas, malheureusement, eu la publicité qu’elle mérite au Maroc.

C’est donc heureux mais fatigué que je retourne à Marrakech. Heureusement, grâce à la conjonction de toutes les fêtes, des jours plus calmes se profilent à l’horizon.

Je peux redevenir un tanjia-phage paresseux.

23/12/2006 dans Nos amis les français, TANGER 2012, Voyages | Lien permanent | Commentaires (7) | TrackBack (0)

Retour de voyage

Paris_p10_brodyaga_ruRassurez-vous, mes derniers neurones survivants n’ont pas fondu à la chaleur de la harira du ramadan Si j’ai été aussi silencieux sur ce blog ces derniers jours, c’est parce que j’étais en déplacement à l’étranger.

Je reviens en effet de Paris où j’ai passé un séjour bref mais dense, qui m’a permis de revoir quelques amis, visiter la passionnante expo « Dada » au centre Georges Pompidou, acheter quelques « biens culturels », voir un excellent film et manger un délicieux camembert.

Lire la suite "Retour de voyage" »

17/10/2005 dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (5) | TrackBack (0)

Marrakech

  • Photo_023

Malaisie et Singapour

  • Shiva by night

Tanger et Chaouen

  • Café Hafa

Catégories

  • Ailleurs (17)
  • Cinéma (16)
  • Débats (42)
  • Economie et entreprise (19)
  • Gastronomie (10)
  • Humour (20)
  • Le coin de shoopie (1)
  • Livres (5)
  • Marrakech By Night (15)
  • Mes petites aventures (6)
  • Moi je (46)
  • Musique (8)
  • Nos amis les français (24)
  • Objet Roulants Non Identifiés (11)
  • Religion (1)
  • Sur le vif (30)
  • TANGER 2012 (4)
  • Trésors de Marrakech (8)
  • Vivre à Marrakech (27)
  • Voyages (4)
See More
Abonnez-vous à ce blog (XML)