Les tribulations d'un Marrakchi à Marrakech

Pêche aux oursins

Je suis un bloggeur indigne. Ce blog dépérit et je ne fais rien pour y remédier. A ma décharge, il faut reconnaître que mes emplois du temps de ces derniers jours sont aussi chargés que les narines de Britney Spears un soir de sortie avec Paris Hilton (ou l’inverse).

Je passe le plus clair de mon temps sur la route nationale Casa-Marrakech. Oui, celle qui longe l’autoroute qui aurait du être ouverte en décembre 2006 mais dont il faut encore se contenter de rêver en évitant le 30 tonnes qui double dans le virage (mais ce n’est pas de sa faute, les virages semblent des lignes droites après 12 canettes de Stork et une cassette de Fatma Bent Lhoucine dans l’autoradio).

Difficile dans ces conditions de poster des notes sur un blog. Il est peu recommandé en effet de taper sur son clavier, tout en conduisant sur la nationale Casa-Marrakech, et en glissant des billets dans son permis (en espérant ne pas s’entendre dire : « non, cette fois c’est pour Oualalou, donne 400 dirhams, donne »).

CQFD. Beaucoup de travail et de déplacements = Pas de notes. C’est bien connu : « Oisiveté est mère de tous les blogs ».

Les sujets intéressants ne manquent pourtant pas :

Les différentes aventures routières et gendarmesques sur la fameuse nationale

Les présidentielles en France avec « L’effet Savon de Marseilles »  (« Peu de savon, beaucoup de mousse)

Les législatives au Maroc avec « L’effet Savon de Casa » (« Peu de savon, mais pas de mousse non plus »)

Le plan d’autonomie pour le Sahara proposé par le Maroc, qui pourrait être enfin l’occasion de régler ce problème. Mais comme l’a dit un grand politologue de Science Po ou un chauffeur de taxi de Casa (je ne me souviens plus) : « C’est les Mirican qui décident ».

Les articles qui fleurissent dans la presse algérienne pour dénoncer la folle course à l’armement du Maroc qui vient d’acheter 2000 petits 4x4 à l’Espagne (un peu blindés les 4x4 ceci dit). Alors que cette même presse oublie que l’Algérie vient de commander une centaine de migs et des sous-marins stratégiques à la Russie. Mais bon, là ce n’était pas du tout une course folle à l’armement : les migs c’est pour la chasse aux champignons, et le sous-marin pour la pêche aux oursins.

Je suis Iron Man

Je viens de faire un test pour savoir quel superhéros je suis, et le verdit est : IRON MAN (super, ça me fait une belle jambe)

Merci à Blaise pour le lien.

Your results:
You are Iron Man

Iron Man 85% Spider-Man 80% Green Lantern 80% Superman 55% Hulk 45% Robin 40% Supergirl 40% Batman 40% Catwoman 35% The Flash 20% Wonder Woman 15%

Inventor. Businessman. Genius.

Click here to take the Superhero Personality Test

Hola

Je passe juste pour vous faire (a partir d'un   clavier QWERTY ou il est impossible de trouver les accents) un petit coucou de la Costa del Sol.

Nous autres marocains avons tendance a nous extasier sur la reussite touristique de cette region espagnole, mais j'espere que notre beau littoral ne prendra jamais ce visage cauchemardesque.

La cote espagnole a ete irremediablement massacree par une interminable ceinture de HLM de 20 etages qui longent le littoral et enferment la mer dans un sacrophage de beton. Il ne demeure plus que quelques arpents de plage encore preserves, mais pour combien de temps?

J'espere que notre "Plan 2010" avec son objectif de recevoir 10 millions de touristes suivra des voies plus ecologiques, plus esthetiques et plus durables.

L'ete sur la Costa del Sol n'est pas vraiment depaysant. La moitie des voitures en circulation sont immatriculees au Maroc et certains immeubles HLM sont entierement occupes par des vacanciers marocains. C'est vrai que malgre le betonnage et l'authenticite moderee du lieu, les prestations sont bien plus diversifiees (et souvent moins cheres) que celles proposes par nos stations balneaires.

L'autre communaute qui dispute (a son avantage certainement) la suprematie demographique aux marocains est celle des anglais.

Les anglais en vacances sont des creatures etranges, de couleur rougeatre et a la panse proeminente. Ils mettent un point d'honneur a eviter tout depaysement et se regrouppent tous les soirs entre anglais, dans des bars anglais, tenus par des anglais, pour boire des bieres anglaises, manger des Fish and Chips anglais, en regardant des emissions  de TV anglaises. Un anglais en Espagne, c'est comme un anglais en Angleterre, mais en plus rouge.

J'arrete la, avant que ce f*** clavier QWERTY n'annule tout l'effet relaxant de ces cinq jours de vacances a Sarcelles Fuenjirola.

Questions de fiscalité

Chers lecteurs, je sais que vous venez d'horizons très variés. Peut-être y a-til parmi vous (ou dans votre entourage) des juristes, des fiscalistes ou des experts comptables qui peuvent répondre à une question d'ordre technique.

Etant salarié, je serai peut-être amené à effectuer des missions de conseil ponctuelles (en freelance) auprès d'autres entreprises. Selon vous, quel statut faut-il adapter? Comment fiscaliser ces revenus?

Merci à tous

Eté studieux

Je suis désolé pour le silence qui a trop longtemps prévalu sur mon blog. S’il est aussi désert que la place d’un village mexicain à l’heure de la sieste, ce n’est pas seulement à cause de la canicule qui s’est lourdement abattue sur Marrakech, comme la main du camionneur sur la fesse de la serveuse (je me sens d’une humeur comparative aujourd’hui).

                  

Si je poste aussi peu alors que les sujets de réjouissance ne manquent pas (festivals, projets de vacances, etc..) et que les sujets d’indignation sont, hélas, encore plus nombreux (agression israélienne sauvage contre le Liban), c’est surtout parce que je croule sous le travail en ce moment.

                   

Comme les vacances approchent, il faut expédier toutes les instances, tous ces dossier qu’on a paresseusement repoussé sur un coin du bureau, loin, très loin du sous-mains.

                         

De cet exil lointain, ils vous regardent d’un air suppliant. Ils tressaillent d’espoir chaque matin quand vous entrez dans votre bureau, et poussent un soupir froissé quand ils comprennent que, au lieu de vous attaquer à la pile dans laquelle ils s’entassent, vous l’alourdissez d’une nouvelle épaisse strate.

                

Mais il faut désormais se résoudre à ramener cet empilement effrayant au centre de la table. C’est laborieux et fastidieux. Presque héroïque. Aux grands gratte-papiers, la bureaucratie reconnaissante.

                

Bref, tout cela est incompatible avec l’animation d’un blog.

                        

Mais promis, dès que j’aperçois le bout du tunnel, je reprends un rythme de postage raisonnable. Ne partez pas ! (Ne me laissez pas tout seul) (J’ai peur avec tous ces papiers).

La solitude du propriétaire de PC à l’instant du formatage

Mes ordinateurs me font ça régulièrement, une fois par an en moyenne. Leur ronronnement se fait moins harmonieux, ils toussotent, crachotent des messages d’erreur, puis tombent dans un coma profond, l’écran gelé et la souris molle.

      

Il ne reste alors qu’une seule solution : formater son disque dur pour tout réinstaller, en espérant avoir tout sauvegardé.

         

Rares sont les moments où on ressent une solitude aussi profonde qu’à l’instant où l’on répond « oui » aux questions que vous pose l’ordinateur d’un air sévère et désapprobateur : « êtes-vous sûr de vouloir formater votre disque dur ? » «Vous rendez-vous compte que vous risquez de perdre le travail de plusieurs semaines ? »  « Bon, arrête de déconner et clique sur non » « Mais t’es malade ou quoi ? » « Tu l’auras voulu, pauvre con ».

                  

A ces moments-là, on se surprend à rêver aux temps premiers de l’informatique, où ce pauvre MS-DOS obéissait aux instructions sans faire autant de manières. Un petit « Format C : » et il s’exécutait sans pérorer des insultes ni faire le DOS rond (attention, la suite de cette note contient d’autres calembours aussi pourris. Âmes sensibles cliquez sur « Ctrl + alt + Suppr »)

                  

Ah ! Ce bon vieux temps de l’informatique de notre enfance. Il fallait ouvrir les fichiers avec un ouvre-boîte. On mettait des antibiotiques dans le lecteur de disquettes pour ne pas attraper de virus. On avait besoin d’un briquet pour allumer l’ordinateur. Quand on ouvrait les fenêtres windows, il y avait des courants d’air dans la pièce. Ce qui était embêtant, c’est qu’il fallait attendre minuit, et que les enfants soient couchés, pour avoir des méga-bits. Quand on explorait le disque dur, on faisait bien attention à semer des petites pierres blanches pour bien retrouver notre chemin. On râlait tous les jours contre la souris qui faisait des crottes sur le tapis, cela énervait aussi la femme de ménage qui refusait alors de vider la corbeille. C’est vrai que c’était un univers où les esprits s’échauffaient vite : il fallait souvent passer devant le juge pour régler les conflits de voisinage réseaux. Ce qui m’agaçait le plus, c’étaient les messages « server not found », ça signifiait qu’il fallait se lever et chercher ses consommations au comptoir soi-même.

                      

J’en ai encore des tonnes comme celles-là, mais je vais m’arrêter là avant de voir s’afficher un « Fatal Error. Veuillez fermer toutes les applications, et votre gueule aussi ».

               

                   

PS : Merci à Meriem d'avoir inspiré cette note! (Non, je n'ai pas ajouté cette dédicace sous la contrainte) (Aïe! on a dit pas sur le nez...)

On strike

Mon cerveau étant indisponible pour le moment (mes neurones sont hors couverture réseau), je vous prie d’excuser l’espacement de mes contributions sur ce blog.

J’ai déjà vécu un phénomène similaire en août, relaté avec forts détails sur cette note. Cette fois, ce n’est pas la chaleur qui est responsable de ma liquéfaction cérébrale mais mes nombreux déplacements. Mes neurones ont entamé une grève illimitée pour protester contre mon instabilité géographique. Au lieu de faire leur boulot (chercher des idées pour des notes de blog par exemple), ils scandent des slogans comme « marre d’être secoués dans les voitures », « Patron, répare tes amortisseurs» et « Si tous les neurones du monde se tenaient par les synapses, nous pourrons construire un avenir meilleur ». C’est vrai que depuis six semaines, j’ai difficilement passé plus de quatre jours consécutifs dans une même ville (demain, je repars à Casa pour une journée). Comment voulez-vous tenir un blog dans ces conditions ? Surtout que ce ne sont pas des voyages dans des contrées lointaines qui auraient alimenté un blog à bon compte, mais des aller-retour entre Marrakech, Casa et Tanger…(des villes dont j’ai déjà abondamment parlé ici).

Mais à partir de lundi prochain, je serai à nouveau installé durablement dans ma ville et mes habitudes, et je n’aurai plus d’excuses pour ne plus poster.

Je reste à Marrakech

Mon aventure casablancaise n’aura finalement duré que deux semaines (dont une passée à Tripoli).

Des circonstances, principalement d’ordre familial, me « contraignent » (mais peut-on vraiment parler de contraintes ?) à refuser l’offre qu’on m’a faite et à revenir à Marrakech. Sans entrer dans les détails, j’ai compris que je devrais tôt ou tard rentrer à Marrakech pour retrouver les affaires familiales. Dans ce cas, autant accomplir ce retour tout de suite, et profiter du fait que mes nouveaux engagements professionnels peuvent encore être rompus sans trop de dégâts réciproques. J’abandonne donc la communication et son univers artificiel pour retourner vers celui plus charnel du thé.

Je dois avouer que si je me sens coupable vis-à-vis de l’agence qui m’avait recruté (et qui a été exemplaire à mon égard), je ne suis pas malheureux de retrouver Marrakech. Les quelques jours que j’ai passé à Casa m’ont définitivement convaincu que je ne pouvais vivre ailleurs que dans la ville rouge. Coincé dans la grisaille des embouteillages casablancais, les avenues larges et fleuries de Marrakech me manquaient.  

Au moment où je ne remettais pas en question mon installation à Casablanca, je n’ai jamais pu me résoudre à changer le titre de ce blog. Ce déchirement m’est désormais épargné.

Il y a une légende à Marrakech qui dit que les sept patrons de la ville (Seb3atou rijal) refusent parfois de laisser partir les habitants de leur ville. Je dois être une nouvelle victime du sortilège de Seb3atou rijal.

Tribulations casablancaises

Ceux qui suivent mon blog depuis longtemps (les pauvres !)(La maison décline toute responsabilité en cas de troubles psychiques subséquents) (En cas de sécheresse de la bouche, dilatation des pupilles, sentiment de persécution ou envies impromptues de tanjias, consultez rapidement votre psychologues), ceux qui suivent mon blog depuis longtemps savent que j’ai créé une micro-entreprise à Marrakech dans le secteur du café haut de gamme et que j’occupe un poste à responsabilité dans la société familiale (le premier qui dit « poste à irresponsabilité » est viré).

Cela changera dans les semaines qui viennent. J’ai été contacté par une grande agence de communication casablancaise qui m’a proposé de la rejoindre pour y exercer une fonction tout aussi intéressante qu’exigeante.

C’est un nouveau défi que j’ai décidé de relever parce que, précisément, s’en est un (de défi). Malgré ma propension toute marrakchie à la nonchalance, j’ai continuellement soif de challenges et d’aventures stimulantes.

Par ailleurs, la communication me passionne depuis l’époque où j’étais étudiant en école de commerce. L’opportunité d’y travailler ne s’est jamais présentée. Et voici qu’on m’offre sur un plateau la possibilité de rejoindre une grande agence. Difficile de résister….Compte tenu de mon profil, je travaillerai surtout sur le volet « stratégique » mais je serai impliqué bien évidemment dans le « processus créatif » (et cela m’enthousiasme) (ah ! mes innombrables nuits étudiantes passées sur Photoshop, quarkxpress et Final cut….)

Malheureusement, je vais devoir quitter ma chère Marrakech pour m’installer à Casablanca. Mais les deux villes ne sont pas si lointaines, et j’espère que M. Ghallab nous achèvera rapidement la construction de cette fameuse autoroute…

Mon blog changera bientôt de nom : il ne s’appellera plus « Tribulations d’un Marrakchi à Marrakech » mais « Tribulations d’un Marrakchi », tout simplement. Parce que, même sans vivre à Marrakech, je continuerai à porter un regard « bahjaoui » sur le monde et les choses.

Menton, perle de la France

Après deux semaines de crapahutage, j’ai regagné Marrakech hier. Avant de vous annoncer (je fais monter la pression) les résultats de mes réflexions sur un éventuel changement de trajectoire professionnel, je vous livre le dernier volet du feuilleton de l’hiver : « Lebaroude en voyage ». (Je sais que ce n’est pas passionnant mais j’ai décidé de coller à l’ambiance de la saison : Arte rediffuse « Casse-noisettes », moi je fais « casse c…. »)

On avait tous beaucoup ri quand l’office marocain du tourisme a lancé la campagne publicitaire «Maroc, le plus beau pays du Monde ». Les ricanements sonores et généralisés ont refroidi le candide enthousiasme de nos responsables et le slogan a vite été abandonné.

Mais il semblerait que personne n’a prévenu les habitants de Menton que la devise de leur ville : « Menton, la perle de la France » est un peu pompeuse.

Avant d’être lapidé de citrons (le citron est LE fruit emblématique de la ville), je précise que Menton est loin d’être une ville laide. Bien au contraire, c’est une cité coquette qui possède une jolie vieille ville (c’est une sorte de médina mais en moins coloré, sans les mulets mais avec des vieux) (beaucoup de vieux)

Cependant, pour avoir eu la chance de visiter de nombreuses petites villes françaises, l’expression « perle de la France » me semble pour le moins exagérée. Il s’agit plutôt d’un joli galet poli par les eaux chaudes de la Méditerrané. « Menton, un joli galet de France ». C’est pas mal ça. Je vais le soumettre au syndicat d’initiative.

Si on a vite fait le tour de la ville (30 minutes en marchant avec un déambulateur), les charmes de la région de Menton sont infinis. Ce n’est pas loin de Nice qui est une bien jolie ville (mais que je n’ai pas eu le temps de visiter) et à quelques pas de Monaco qui est une sorte de Disney World remarquable dans son genre (je l’ai seulement traversé en bus en venant de l’aéroport). L’arrière pays est très beau. Le mariage entre ciel bleu, mer azur et montagnes est magnifique.

Menton présente également l’intérêt de se trouver à quelques pas de l’Italie (la frontière borde le périmètre urbain). Grâce à cette proximité, la ville compte de nombreux petits restaurants italiens qui proposent une cuisine délicieuse. A défaut de s’amuser, on mange bien à Menton.

Mais en vérité, le principal atout de Menton est d’abriter (temporairement) une personne qui m’est très chère…