Les tribulations d'un Marrakchi à Marrakech

Chaos douanier

Douane2 Il faut reconnaître que les douanes marocaines ont fait d’énormes efforts pour se moderniser depuis quelques années, mais là, elles buggent sévère, et mettent les entreprises dans une situation très inconfortable, voir franchement périlleuse.

Pourtant, tout partait d’une bonne intention : installer un nouveau logiciel pour les déclarations. L’opération semblait minutieusement préparée. Les informaticiens des douanes devaient profiter du long week-end  de la Marche Verte pour réaliser la migration de l’ancien logiciel vers le nouveau. On clôt les déclarations le samedi à Midi. On travaille jusqu’à tard mardi (journée fériée) pour faire tous les réglages. Le Mercredi matin, on appuie sur un bouton et, magie de l’informatique, tout fonctionne et les déclarations peuvent reprendre. Au total, les entreprises ne devaient « perdre » qu’une journée de déclarations, le lundi. Un sacrifice acceptable pour profiter ensuite d’un logiciel tout beau, tout neuf.

Mais, Murphy étant peut-être passé par là, rien n’a fonctionné le mercredi matin ! Bug complet. Système informatique inopérant. Impossible d’importer. Impossible d’exporter. Le cauchemar de toute entreprise essayant de survivre à l’ère de la mondialisation.

A défaut de pouvoir exporter, les stocks de produits finis s’entassent dans les hangars et présagent de beaux décalages de trésorerie. A défaut de pouvoir dédouaner les marchandises importées, les containers s’empilent dans les ports, et l’Office National des Ports se prépare à facturer de juteux frais de magasinage aux entreprises concernées.

La remise en marche du système informatique ne suffira pas à faire tout faire entrer dans l’ordre. Bien au contraire, le pire ne fera que commencer. Il faudra alors subir un cataclysmique engorgement des ports… A la queue leu leu, les containers et semi-remorques attendront longtemps (très longtemps) leur tour d’embarquer sur les bateaux.

Bref, c’est la catastrophe.

Au moment où l’Office des changes annonce chaque mois un déficit de la balance commerciale abyssal, ces petites réjouissances n’aident pas les entreprises exportatrices à améliorer leur compétitivité et leur crédibilité sur les marchés internationaux. Sans parler des sociétés tenues par des contrats très stricts et qui doivent payer de douloureuses astreintes pour chaque jour de retard.

Prions pour que, au plus tard lundi matin, le système redémarre … Sinon, les dégâts pour l’économie nationale seront irréparables.

C'est regettable que l’administration des douanes qui a fait  tant de progrès soit la cause d’un tel chaos.

09/11/2007 dans Economie et entreprise | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)

Voler des emplois aux français?

Call_cnter Je souhaite réagir au podcast de Khalid Ayouch (patron de Finacess ) posté par Loic Lemeur aujourd’hui.

Loïc a demandé plusieurs fois à Ayouch s’il n’avait pas un cas de conscience à « prendre des jobs » aux français (Finaccess est spécialisée dans les délocalisations de services et l’offshoring)

Khalid Ayouch, par ailleurs excellent et très intéressant, n’a pas répondu assez fermement à cette question.

Les hommes politiques peuvent, par démagogie atavique, brandir le spectre des délocalisations en période électorale pour terroriser le votant, mais il faut en finir une bonne fois pour toute avec cette question de l’immoralité des délocalisations.

Certes, dans l’immédiat, à très court terme, les délocalisations s’accompagnent souvent de drames humains (licenciements, fermetures de sites, etc…), mais à long terme, et la France et le Maroc sont gagnants, et la France certainement plus que le Maroc.

Il faut déjà briser certaines idées reçues. Tous les calls centers français n’ont pas été fermés. Les délocalisations restent même marginales : les centres d’appels emploient plus de 200.000 personne en France et moins de 10.000 Emplois sont délocalisés (soit environ 5%). L’expérience malheureuse de Taxis Bleus prouve que tous les centres d’appel ne sont pas délocalisables.

Les délocalisations créent des emplois au Maroc mais permettent surtout aux entreprises françaises de faire des économies et d’orienter leurs ressources vers des activités à plus forte valeur ajoutée (services sophistiqués, recherche et développement, etc…)

Maintenir en France des emplois délocalisables est destructeur de valeur.

Les anglais et les américains ont commencé le mouvement de délocalisation des services (offshoring, call centers, …) en Inde bien avant la France. Ce sont même les deux pays leaders dans le domaine. Ce sont aussi des pays à très forte croissance économique…et à très faible taux de chômage.

Les délocalisations ne sont donc pas une cause du chômage, bien au contraire apparemment. Faire des délocalisations la source principale du problème de l’emploi en France est une pirouette politique qui dispense de faire preuve d’imagination, de regarder la réalité en face et d’entreprendre des réformes douloureuses mais nécessaires.

Par ailleurs, ces emplois délocalisés sont perçus comme des pis-aller par les chercheurs d’emploi français, ce sont de « petits jobs » ni valorisés ni valorisants qui sont acceptés faute de mieux. Il suffit de lire les articles nombreux sur « l’enfer des centres d’appels » qui fleurissent dans la presse française pour voir le dénigrement dont ils font l’objet. Au Maroc, ce sont des emplois motivants, recherchés et estimés. Ils  représentent pour beaucoup de jeunes diplômés l’espoir d’une ascension sociale.

C’est une perversion bien française de persifler à longueur de colonnes ces emplois de seconde zone, et de les pleurer quand ils s’en vont.

Il ne faut pas oublier que ces délocalisations représentent aussi l’une des dernières voies de développement que l’émergence de la Chine laisse à des pays comme le Maroc. Grâce aux délocalisations, ces pays se développent et deviennent des clients pour les produits (à forte valeur ajoutée !) fabriqués en France. Le Maroc envisage actuellement d’acheter la technologie « TGV » à Alstom. Sans les perspectives ouvertes par les délocalisations et l’offshoring, le Maroc n’y rêverait même pas.

En fermant le robinet des délocalisations, on prive ces pays d’un de leurs derniers espoirs de développement. Et les jeunes diplômés qui auraient pu travailler dans ces centres d’appels iront gonfler la cohorte des candidats à l’immigration clandestine (Ils iront « voler » les emplois des français In Situ, et poseront des problèmes autrement plus graves)

Là est peut-être l’immoralité…

09/11/2006 dans Economie et entreprise | Lien permanent | Commentaires (12) | TrackBack (0)

Kafka fait de la fiscalité

Bureaucracy Voici la retranscription fidèle (un brin résumée) d’un dialogue que j’ai eu ce matin avec un agent du fisc marocain.

Pour vous mettre dans l’ambiance, il faut que vous visualisiez le décor : un bureau encombré de papiers, des déclarations fiscales qui s’accumulent sur les bureaux et les chaises, certaines traînent sur le sol.                        

                        

                        

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07/06/2006 dans Economie et entreprise | Lien permanent | Commentaires (8) | TrackBack (0)

L’amant et le voleur

Amantvoleur La nouvelle campagne de publicité lancée par Coca Cola à l’occasion de la Coupe            

du Monde n’est pas aussi nouvelle que ça. Cette publicité, où l’on voit des personnages antagonistes réconciliés par la passion du football, est en fait une « vieille » publicité argentine de mars 2005.

La publicité était destinée au seul marché argentin. Mais elle était tellement originale, aboutie techniquement, émouvante et drôle, qu’elle connut une seconde vie sur Internet. Par la magie des « Forward All », elle connut un destin mondial. Un vrai cas d’école de marketing viral.

                

Les équipes marketing de Coca Cola (qui sont loin d’être bêtes), décidèrent de récupérer ce spot plébiscité par le public pour le sortir officiellement dans le monde entier.

                     

Il est vrai que le concept de la publicité est très efficace : le football est ce qui nous unit tous, et toutes les rancunes disparaissent dans la joie de la victoire.

                     

On voit donc des personnages que tout oppose communier dans la victoire et se donner de grandes accolades. Parmi ces couples improbables, on trouve un bûcheron et un arbre, un cuisiner chinois et un canard, un hippie et un savon, un scientifique et un rat de laboratoire et….un mari et l’amant de sa femme.

                     

C’est cette dernière paire, qui clôt en apothéose le spot, qui attiré mon attention. Dans la version originale, un mari et sa femme sont dans leur lit quand l’amant de celle-ci (en slip et poilu comme il sied à un bellâtre argentin) surgit du placard. En regardant la publicité telle que diffusée au Maroc, je me suis rendu compte que cette fin a été modifiée.

                

Au lieu de l’amant en slip, c’est un voleur masqué qui surgit du placard. C’est beaucoup moins drôle ! Mais certainement plus « adapté » à la pudibonderie des pays musulmans.

             

Les gens de Coca Cola se sont donc embêtés à réaliser une seconde fin pour leur spot à destination des pays arabes. Fortiches ces américains, non ?

            

En cadeau, voici la version originale de la publicité, telle que diffusée en Argentine en 2005.

Download footcocacola.wmv

06/06/2006 dans Economie et entreprise | Lien permanent | Commentaires (3) | TrackBack (0)

Les Emiratis débarquent

Oukaimeden Après les français et les anglais, voici les Emiratis qui affluent pour investir dans le tourisme et l’immobilier.

                  

Les chiffres contenus dans les conventions d’investissements signés la semaine dernière avec des sociétés immobilières de Dubai donnent le tournis : 9 Milliards de dollars sur 10 ans, soit la moitié du budget annuel de l’état marocain ou , si vous préférez, 6 milliards de sandwichs Kefta chez Bejguini (avec supplément frites).

      

Pour une fois, et je m’en réjouis (je ne suis pas chauvin pour un sou), tout cet argent ne sera pas investi à Marrakech uniquement mais répartie entre Casablanca, Rabat, Tanger et Marrakech.

                

Ce sont des projets titanesques qui sont en jeu et qui bouleverseront le visage de ces villes : aménagement des berges du Bouregreg et construction d’une « Riviera » de 11Km à Rabat, Construction d’une marina à Casablanca et d’une autre à Tanger.

         

A Marrakech, les Emiratis vont édifier, pour 1 Milliards de dollars, deux complexes touristiques géants à Cherifia et sur la route de Ouarzazate. 1,4 milliards de dollars supplémentaires seront investis dans l’aménagement de la station de Ski de l’Oukaïmeden (à  70 km de la ville).

                                        

1,4 milliards de dollars investis à l’Oukaïmeden ! Ça ressemble à de la science fiction. Cela signifie que cette station pépère, avec ses Cinq Tire-fesses et son télésiège, se transformera en un Megève sur Atlas. En fait, les Emiratis comptent investir dans une usine de neige artificielle pour ouvrir un domaine skiable « à l'autrichienne », de 600 hectares, qui fonctionnerait en toute saison….

Je vois déjà le cœur des mécontents hurler au scandale, se plaindre de la dénaturation du site, du sacrifice de l’authenticité sur l’autel du petrodollar triomphant, etc….

                        

Tout cela est vrai dans une certaine mesure, mais il ne faut pas oublier qu’authenticité rime souvent avec misère et pauvreté. Les montagnards de l’Oukaïmeden échangeraient volontiers leur rude mode de vie, tellement exotique et photogénique, pour des conditions de vie à « l’Autrichienne »….

                        

Par ailleurs, on n’investit pas 1,4 milliards de dollars pour reconstituer les banlieues industrielles d’Allemagne de l’Est au cœur de l’Atlas…pour amortir de tels investissements, il vaudrai mieux que le résultat esthétique soit suffisamment convaincant pour attirer une clientèle à forts revenus.

                        

Le bouleversement touristico-immobilier qui a commencé à Marrakech et se propage désormais à tout le Maroc est une chance historique pour le pays.

                  

Depuis que je lis la presse économique marocaine, toutes les analyses convergent vers une même conclusion : « Seul un afflux considérable d’investissements étrangers peuvent sortir le Maroc du marasme ».

               

Maintenant que ces investissements « considérables » commencent à se profiler à l’horizon, nous n’allons pas leur jeter l’anathème, sous prétexte que nous risquons de ne plus reconnaître le Maroc d’antan….Il est possible de demeurer un pays authentique sans misères et enfants en guenilles qui jouent dans les ordures. Si si, c’est possible, et nous pouvons le prouver.

03/04/2006 dans Débats, Economie et entreprise | Lien permanent | Commentaires (6) | TrackBack (0)

De mieux en vieux

Mamies_4

Nos islamistes sont épatants.

Ils viennent de rendre publique l’idée phare de leur programme électoral pour les élections législatives de 2007 (pour lesquelles ils sont, hélas, donnés gagnants).

Ils souhaitent favoriser l’installation, en l’espace de 15 ans, de 1 millions de retraités européens au Maroc !

Non, il ne s’agit pas d’un poisson d’avril (ce n’est pas le genre de la maison), mais d’une proposition sérieuse qu’ils souhaitent défendre bec et ongles. Le Figaro en a parlé hier ici.

En fait, les islamistes du PDJ souhaitent résoudre la quadrature du cercle. Attention, exemple de raisonnement islamiste à suivre :

1. Le Maroc ne peut pas se payer le luxe de se passer du tourisme pour son développement (non, le phosphate n’enrichira jamais le Maroc, ni le poulet au citron)

2.  Le tourisme de masse est incompatible avec nos valeurs. C’est bien connu : dès le matin, le touriste sort, accompagné de sa femme à moitié nue, chercher des prostituées en buvant des bières, et en taggant des caricatures du prophète sur les murs

3. Il faut donc développer un tourisme inoffensif, celui des retraités. Ils n’ont plus la vigueur de leurs vingt ans pour courir les filles, et leur diabète leur interdit toute consommation d’alcool.

CQFD.

Très franchement, j’ai toujours pensé que l’installation des retraités (qui a fait la fortune de la Floride par exemple) était une niche très prometteuse pour le Maroc. Mais promouvoir un plan de cette ampleur est non seulement illusoire (il faut arrêter de fumer les bâtonnets d’encens pendant les congrès du partis) mais dangereux.

A-t-on pensé aux conséquences qu’un tel exode pourrait avoir sur le pays et sur les villes censé le recevoir ? Marrakech transformée en mouroir géant ? brrr…

Je pense que ses promoteurs non plus n’y croient pas vraiment mais qu’il s’agit d’une  action de marketing politique qui fait d’une pierre trois coups : donner à l’opinion publique l’image d’un parti qui réfléchit et fait des propositions, apparaître aux yeux des occidentaux comme des modérés (quelle autre formation islamiste, ailleurs dans le monde, invite à une telle greffe d’occident en terre d’islam), tout en flattant l’aversion instinctive de leurs militants pour le tourisme de masse.

J’attends les élections de 2007 avec impatience et appréhension, même si je pense (et j’espère) qu’elles ne changeront pas grand-chose. Le PJD sera confirmé comme principal parti marocain mais les ministères économiques clés resteront aux mains de ces technocrates qui ont fait du bon boulot jusqu’à maintenant.

09/03/2006 dans Débats, Economie et entreprise | Lien permanent | Commentaires (12) | TrackBack (0)

Le compte rendu impossible

Tripoli_1

J’ai fait preuve de précipitation en promettant un compte rendu détaillé de mon voyage en Libye. Difficile, en effet, de parler de façon « détaillée » d’un pays dont on a vu qu’un hôtel et quelques artères de la capitale traversées à vive allure.

L’impression générale que je garde de ce passage en Libye est une grande incompréhension : comment un pays pétrolier aussi riche peut être autant en retard à tous les niveaux ?

Tripoli ressemble à un gros bourg sans âme, aux habitations basses et décrépites. Très peu de voitures circulent, et celles qu’on aperçoit sont de vieux engins brinquebalants et crasseux. La ville manque désespérément de loisirs : une poignée de cafés et de restaurants très moyens.

Bien sûr, il y a eu l’embargo, mais cela n’explique pas tout. Si les multinationales anglosaxones évitaient les pays, d’autres nations européennes et asiatiques ne se sont jamais interdit de faire du commerce avec la Libye.

Plus que la marginalisation du pays, il me semble que ce sont les spécificités culturelles de ce pays qui en empêchent le décollage (même maintenant que l’embargo est levé, et qu’une rivière de dollars entre dans les caisses). Les libyens sont très délicats à manier en affaires. Habituellement sympathiques et avenants, ils peuvent en un clin d’œil changer d’attitude, se fermer et devenir parfois franchement désagréables. Ils sont incroyablement susceptibles.

La fiabilité professionnelle des libyens est aussi grandement contestable. Les notions de temps, de délais et de deadlines restent encore bien vagues. Par ailleurs, tous les métiers subalternes sont jugés infâmants et indignes.

L’hôtel où nous étions logés (et qui était LA bonne surprise du voyage) offrait des prestations excellentes et de niveau international …..mais n’employait presque pas de libyens. Des grooms à l’encadrement de l’hôtel, tout le personnel venait de Tunisie, d’Egypte, du Maroc, d’Europe ou d’Asie.

L’autre frein au développement du pays est l’omniprésence de la figure du Zaim Khadaffi dont la bobine s’étale sur tous les panneaux d’affichage de la ville (il ne s’agit pas d’une exagération, vraiment tous les panneaux sont réquisitionnés par la propagande). Certains slogans affichés dans les rues sont franchement ridicules comme : « toutes les solutions à tous les problèmes auxquels les peuples font face depuis la nuit du temps sont contenus dans le Livre Vert du grand leader Khadaffi »

Tant qu’elle restera enfermée dans ces slogans creux et grandiloquents, la Libye ne deviendra pas un nouveau Dubaï.

13/02/2006 dans Ailleurs, Economie et entreprise | Lien permanent | Commentaires (17) | TrackBack (0)

Vœux pour 2006

Pic10_2 Voici en vrac quelques souhaits pour un Maroc meilleur en 2006. Ils vous feront peut-être sourire mais je pense qu’aucun de ses vœux n’est réellement inaccessible. Il y a en a certainement des dizaines d’autres, je vous invite à les formuler !

  • - L’initiative Nationale de Développement Humain lancée en 2005 commence à porter ses fruits. La paupérisation est ralentie. La misère n’est pas éradiquée mais l’espoir qu’elle pourrait l’être un jour fleurit à nouveau.
  •    
  • - Le programme « Villes sans Bidonvilles », qui doit être achevé en 2007, fait des pas de géant. Ces verrues qui défigurent nos villes et concentrent tous nos échecs commencent à disparaître. Les murs de la honte qui sont supposés les soustraire aux regards des touristes et des nantis sont progressivement détruits.

- 2006 sera une année cruciale pour le Plan Azur . L’objectif de recevoir 10 millions de touristes en 2010 paraître accessible. Les travaux de la station balnéaire géante de Mazagan démarrent et une solution est trouvée pour la station de Taghazout. Les 10 millions ne semblent plus un vœu pieux et mais une réalité à notre portée.

            

- Le gouvernement a fait le bon choix en misant sur l’offshoring. Le nombre de postes de travail en call-centers continue à exploser. Encore balbutiant en début d’année, la délocalisation des opérations de back office des institutions financières européennes décolle.

               

- La Stratégie Emergence est mise en place et porte ses premiers fruits. Des secteurs industriels comme l’automobile et l’aéronautique,  déjà remarquablement dynamiques pour un pays comme le Maroc, voient leur poids se renforcer.

   

- La Chine n’est plus une menace mais une opportunité. Les grands groupes chinois choisissent le Maroc pour établir des plates-formes pour la conquête de marchés européens et africains.

             

- La solution d’une large autonomie du Sahara sous souveraineté marocaine s’impose comme la seule solution qui permet de sauver la face de toutes les parties. On commence à entrevoir une issue au conflit.

               

- Les islamistes perdent du terrain et l’idée que la pratique religieuse relève strictement de la sphère privée progresse.

    

- Les journalistes gagnent en maturité et comprennent que ce n’est parce qu’il est désormais possible de maltraiter la monarchie qu’il faut absolument le faire. Il est immoral de prostituer l’image de son pays et de ses institutions pour vendre des copies ou se forger une stature de martyr.

            

- La libéralisation de l’audiovisuel est une réussite. De nouvelles chaînes de télévision naissent (dont la chaîne d’information basée à Tanger). L’émulation pousse tout le secteur vers le haut.

          

- L’ouverture à la concurrence de la téléphonie fixe donne un coup de fouet au taux de connexion des ménages à l’Internet haut-débit. Le 31 décembre 2006, le Maroc fête sa 500.000 ème connexion ADSL.

               

- L’autoroute Casablanca-Marrakech est achevée. Ce trajet cesse de revendiquer chaque semaine son horrible rançon de vies humaines, souvent prélevées sur les forces vives du Maroc.

            

- Déjà très nombreux en 2005, le nombre de festivals culturels continue à progresser. Il ne s’agit plus d’un foisonnement de manifestations éparses, mais d’un mouvement général, la « movida » porteuse d’espoir d’une nation qui se réveille.

06/01/2006 dans Débats, Economie et entreprise | Lien permanent | Commentaires (19) | TrackBack (0)

Encore une victime des «Language Tools » de google

Broken_english_spoken_1Ce que je m’apprête à faire est méchant mais je ne peux pas m’en empêcher. La tentation est trop grande.

Je vous reproduis, dans presque son intégralité, le mail d’un contact professionnel hollandais. Au lieu de m’écrire en anglais, langue qu’il maîtrise parfaitement, ce charmant monsieur a cru me faire plaisir en m’envoyant un mail dans un  français improbable. Il a visiblement utilisé les outils de traduction en ligne de google. Le résultat est pitoyable. Méfiez-vous de la traduction en ligne, c’est la meilleure façon de se ridiculiser lamentablement.

Jugez par vous-mêmes :

 « Le monsieur censé Baroudi,
Je voudrais dire a vous remercier cordialement vous pour l'accueil chaud que de vous me ai obtenu au cours de mon séjour au Maroc. Je pense nous avons eu un bon reunion et je suis tres heureux j'ai parle avec vous!
J'espère souvent construire à l'avenir vous parler et vous essayer et  une relation durable. L'information additionnelle au sujet de notre société nous envoie rapidement vous.
À l'avenir, nous vous envoyez aussi les echantillons et les indications débattus comme. J'espère arriver avec votre accompagnement dans ce marché intéressant  à une coopération fertile.
Est-ce que vous pensez vous pouvez envoyer de l'information qui vous me avez promis? J'espere ca!   
Si vous voulez à me atteindre quelque chose vous parvenir pouvez toujours sur mon téléphone mobile et via mon l'e-mail adresse. »

 Hilaritionné je suis.

20/12/2005 dans Economie et entreprise | Lien permanent | Commentaires (9) | TrackBack (0)

Proposition de nouveaux impôts et taxes

ChangeurM. Oualalou, notre providentiel ministre des finances, est en plein bouclage de la loi de finance 2006. A cause de l’augmentation des prix du pétrole et de la raréfaction des recettes de privatisations, l’exercice s’annonce particulièrement serré cette année. Le gouvernement cherche tous les moyens d’augmenter ses recettes : augmentation des taux de TVA sur les produits de base, probable hausse de la taxe sur les alcools, etc…

 En cette période de ramadan, mois d’entraide et de solidarité, ne restons pas les bras croisés et aidons notre gouvernement à boucler son budget. Je me lance. Voici une série de mesures fiscales pour booster les recettes:

  • Instauration d’une vignette pour les ânes, mulets et autres bêtes de somme utilisées par les charretiers. Je propose que cette taxe soit alignée sur la vignette automobile selon le barème suivant :

o Un cheval de 0 à 8 ans : 1 Cheval fiscal. Au-delà de 8 ans : une déduction de 5% par année

o Un mulet : 0,75 chevaux fiscaux.

o Un âne : 0,5 chevaux fiscaux

o Les mulets et les ânes auront droit aux mêmes abattements fiscaux liés au vieillissement que les chevaux.

  • Doublement de la taxe sur la publicité télévisuelle pour les spots « tournés avec une caméra numérique pourrie, dans le jardin de la maison de l’annonceur, avec la fille du patron d’agence dans le rôle principale »
  •  Taxe de « stimulation à la créativité » sur les sit-com du ramadan qui provoquent moins de deux rires (crispés) par saison.
  •  « Impôt de solidarité sur la Misère » pour les ménages vivant sous le seuil de pauvreté
  • Indexation de la TVA dans l’immobilier sur la laideur des bâtiments
  •  Instauration d’une « taxe sur le bavardage » pour les commentateurs sportifs à raison de 5 centimes par mot inutile.
  •  Instauration d’une taxe forfaitaire sur les cigarettes au détail de 0,01 Dhs par cigarette
  •  Application de la TVA aux « bakchich pour les policier de la circulation », prélevée à la source par le citoyen corrupteur.
  •  Instauration d’une taxe « Festival d’Essaouira » sur les dreadlocks de plus de 28,7 cm
  •  Taxe sur « sonnerie de portable pendant projection cinématographie » pour les connards qui n’éteignent pas leur portable au cinéma, avec confiscation de l’objet.
  •  Taxe sur « il y a cinq minutes qu’il fallait rire » pour les gens qui rient toujours de façon décalée au théâtre.
  •  Taxe sur « Adresse email idiote » pour les gens qui continuent à donner leur adresse mail d’adolescents comment contact professionnel (sosso45@yahoo.fr, lovethunder@caramail.com)
  •  Taxe sur « utilisation de mots inutilement trop longs et savants » pour les journalistes de la presse francophone nationale
  •  Taxe sur « les commentaires sur les blogs », à hauteur de 5 dhs par commentaire. Le Blogmaster se charge de la collecte de cet impôt et de son reversement au trésor.

 Nous laissons aux équipes de Oualalou la tâche de réfléchir aux modalités pratiques et concrètes de recouvrement de ces taxes (on ne va quand même pas faire tout leur boulot).

Mais qu’il n’aille pas dire qu’on ne l’a pas aidé !

28/10/2005 dans Economie et entreprise, Humour | Lien permanent | Commentaires (15) | TrackBack (0)

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Marrakech

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