Casablanca a accueilli hier la première Marocaine du dernier film de Nabil Ayouch, Whatever Lola Wants. Le film est déjà sorti en France (le 16 avril) et a été montré en avant-première aux festivals de Marrakech et de Dubaï.
Le film raconte l’histoire d’une jeune new-yorkaise qui entreprend un téméraire voyage au Caire pour y chercher l’enseignement d’une légende de la danse orientale, Ismahan (il s’agit d’un personnage imaginaire qui n’a rien à voir avec la célèbre diva libanaise du même nom).
Le film est produit par Pathé qui a offert à Nabil Ayouch le plus gros budget jamais confié à un réalisateur marocain. Et ça se voit sur l’écran. La qualité de la réalisation, du casting et de la production en font une véritable production de niveau international, qui fait entrer le septième art marocain dans l’ère du cinéma de divertissement.
Une certaine presse ne manquera pas de s’interroger sur la marocanité du film : un réalisateur marocain, un producteur français, des acteurs américains, libanais ou marocains, une équipe technique tout aussi cosmopolite, un tournage au Maroc, aux USA et en Egypte (mais principalement au Maroc tout de même)…. Le film est symptomatique d’une époque où la notion d’un cinéma national est de plus en plus floue…Chacun se fera sa propre idée.
Mais cela est cohérent avec l’esprit du film, qui se veut précisément une invitation à dépasser les préjugés et la peur de l’autre, et un appel à l’ouverture et au cosmopolitisme.
Mais laissons de côté ces débats de comptables et de douaniers, et penchons-nous sur le film lui-même. Malgré certains aspects du scénario qui peuvent sembler convenus et sans surprise, on se laisse facilement entraîner par cette jolie histoire, portée par de beaux et bons acteurs, bercée par une musique entraînante, et ponctuée de mémorables scènes de danse. Courrez-y pour un moment d’évasion et de divertissement, sans prétentions.