Il faut reconnaître que les douanes marocaines ont fait d’énormes efforts pour se moderniser depuis quelques années, mais là, elles buggent sévère, et mettent les entreprises dans une situation très inconfortable, voir franchement périlleuse.
Pourtant, tout partait d’une bonne intention : installer un nouveau logiciel pour les déclarations. L’opération semblait minutieusement préparée. Les informaticiens des douanes devaient profiter du long week-end de la Marche Verte pour réaliser la migration de l’ancien logiciel vers le nouveau. On clôt les déclarations le samedi à Midi. On travaille jusqu’à tard mardi (journée fériée) pour faire tous les réglages. Le Mercredi matin, on appuie sur un bouton et, magie de l’informatique, tout fonctionne et les déclarations peuvent reprendre. Au total, les entreprises ne devaient « perdre » qu’une journée de déclarations, le lundi. Un sacrifice acceptable pour profiter ensuite d’un logiciel tout beau, tout neuf.
Mais, Murphy étant peut-être passé par là, rien n’a fonctionné le mercredi matin ! Bug complet. Système informatique inopérant. Impossible d’importer. Impossible d’exporter. Le cauchemar de toute entreprise essayant de survivre à l’ère de la mondialisation.
A défaut de pouvoir exporter, les stocks de produits finis s’entassent dans les hangars et présagent de beaux décalages de trésorerie. A défaut de pouvoir dédouaner les marchandises importées, les containers s’empilent dans les ports, et l’Office National des Ports se prépare à facturer de juteux frais de magasinage aux entreprises concernées.
La remise en marche du système informatique ne suffira pas à faire tout faire entrer dans l’ordre. Bien au contraire, le pire ne fera que commencer. Il faudra alors subir un cataclysmique engorgement des ports… A la queue leu leu, les containers et semi-remorques attendront longtemps (très longtemps) leur tour d’embarquer sur les bateaux.
Bref, c’est la catastrophe.
Au moment où l’Office des changes annonce chaque mois un déficit de la balance commerciale abyssal, ces petites réjouissances n’aident pas les entreprises exportatrices à améliorer leur compétitivité et leur crédibilité sur les marchés internationaux. Sans parler des sociétés tenues par des contrats très stricts et qui doivent payer de douloureuses astreintes pour chaque jour de retard.
Prions pour que, au plus tard lundi matin, le système redémarre … Sinon, les dégâts pour l’économie nationale seront irréparables.
C'est regettable que l’administration des douanes qui a fait tant de progrès soit la cause d’un tel chaos.
Bonjour,
Je rentre cette après-midi d'Essaouira où j'ai été travaillé en tant qu'importateur. Cela fait 10 ans que j'importe de l'huile d'argane et je suis toujours aussi "étonné" des difficultés que l'on rencontre.
Il est très dur de travailler au Maroc dès que l'on veut exporter (ou importer du matériel). La pression fiscale et douanière ajoutées au frais de transistaire (2 fois plus chère qu'en France) ne permet pas un développement serein des entreprises, des salaires, etc.... Par contre, je constate une vraie augmentation des "pourboires" pour service-rendu.
Actuellement, tout est fait pour le profit. C'est ce que l'on dit de la mondialisation. Mais à qui donc profite cette situation chaotique qui enfonce tous les jours un peu plus le Maroc ?
Claude
Rédigé par : WALTERSPILER | 12/11/2007 à 16:25